Le 19 mars 2025, Afrikayna accueillait Ali Bensaleh, également connu sous le nom de Romh, pour un atelier centré sur les matières naturelles, l’entretien et la restauration des instruments traditionnels à cordes. Ce deuxième rendez-vous des ateliers de L’Instrumenthèque d’Afrique a offert une plongée concrète dans les matières premières et les gestes souvent invisibles qui permettent aux instruments de durer, de retrouver leur voix, et de continuer à transmettre.
Venu spécialement de Laâyoune, Ali Bensaleh est reconnu pour son expertise dans la réparation et la restauration d’instruments à cordes. À la tête de la Coopérative d’Art Décoratif Al-Romh, il développe un travail exigeant qui mêle savoirs traditionnels, techniques artisanales précises et réflexion sur la durabilité des objets sonores.
L’atelier a démarré avec une présentation des matières utilisées dans la lutherie traditionnelle : bois locaux et importés, cuirs, cordes en boyau, teintes et vernis naturels… Ali Bensaleh a détaillé leurs propriétés, leur évolution avec le temps, et la manière dont ils interagissent entre eux dans la fabrication d’un instrument.
Ce moment de transmission a aussi été l’occasion de discussions riches avec les participant·e·s : musiciens, artisans, passionnés ou simples curieux. On y a parlé de la raréfaction des matériaux naturels, ou encore de la façon dont certaines connaissances se perdent faute de documentation — et de l’urgence à les préserver autrement, notamment par l’échange direct.
Ali Bensaleh a rappelé qu’un instrument est un organisme vivant : il évolue, vieillit, se fatigue. Le maintenir et le réparer, c’est aussi honorer les mains qui l’ont fabriqué et les voix qu’il a portées.
À travers cet atelier, il ne s’agissait pas seulement d’apprendre une technique, mais de revaloriser des pratiques artisanales essentielles, souvent marginalisées, mais indispensables à la vitalité du patrimoine musical africain.
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